Il s’appelle Roomba, c’est un robot aspirateur, je me suis fait ce petit plaisir il y a quelques mois, et il faut avouer qu’il est fantastique. Il se balade tout seul, aspire et brosse sur son passage, et ce pendant à peu près une heure, puis lorsqu’il a fini, il rentre tout seul sur sa base pour se recharger. Ma seule contrainte est de vider sa caissette, et encore, c’est moins contraignant que le chat, qu’il faut nourrir 2 fois par jour.


So what ?  

Et bien, lorsque je passais mon aspirateur, j’étais très méthodique et réalisais un parcours cohérent et ordonné, selon des conventions universelles de bon sens. Aujourd’hui, Roomba se ballade de façon visuellement aléatoire (bien sûr il applique pleins d’algorithmes complexes en fonction de différentes situations). Il brosse et aspire ce qui se trouve sur son passage, des fois, il passe plusieurs fois au même endroit, des fois, il aspire beaucoup de chose, d’autres fois rien. Il rentre à sa base lorsque sa cassette est pleine ou sa batterie vide.   navigation-roomba Et nous vis-à-vis de l’information, nous faisons à peu prés la même chose, des fois utilisation de l’information plusieurs fois, des fois une information est inutile ou elle n’est pas accessible, à la fin de la journée on va se recharger. L’information est une raison d’être tout comme la poussière l’est pour Roomba. (nonon l’information n’est pas un déchet.. !) Roomba est une révolution un peu à l’image de ce que nous sommes en train de vivre aujourd’hui dans le monde de l’information. Nous sommes en plein dans une révolution informationnelle, sociale et culturelle où la notion de convention de bon sens face à des parcours cohérents et ordonnés s’efface devant la navigation aléatoire suivant un objectif bien déterminé. Nous ne sommes plus dans des modes comportementaux hiérarchiques, analytiques, taylorisés avec des objectifs imposés. Nous sommes des individus affectifs se berçant d’auto influences opportunistes intimement lié à nos envies.    Sur la figure ci-dessus, le cheminement du robot est représenté par les lignes jaunes.   Les évolutions des réseaux sociaux, de la téléphonie portable, des outils de diffusion et de partage de l’information permettent aujourd’hui de nous développer intellectuellement et socialement de façon plus naturelle que cela pouvait l’être autrefois. Cela devient partie intégrante de notre patrimoine culturel, et les organisations qui se transformeront pour s’adapter à ces nouveaux modes de dynamisme seront les plus légitimes sur le marché. C’est aussi une transformation en termes de gouvernance de l’information. Parce que l’information est accessible facilement, nous avons adopté nos usages et comportements d’usages pour aspirer ce qui nous inspire.   Mais parce que l’information est un fluide vitale, il nous est nécessaire de la gouverner (ou de mieux la gouverner). C’est nouveau pour nous, et complexe à mettre en place car dépendant de très nombreux facteurs (valeur, sécurité, format, réglementation, cycle de vie, …), et d’outils (Gestion électronique de document (GED), Archivage, outils collaboratif, lecteurs partagés, Master Data Management, ..). Nous sommes aujourd’hui à un stade ou il est nécessaire de réguler cette information, ceci par une organisation qui délèguera une partie de ses responsabilités aux utilisateurs de l’information (notion d’autorégulation). Cette régulation se fait doucement mais sûrement, et est encore actuellement en mode palliatif. Demain il faudra que la gouvernance de l’information soit naturellement partie intégrante de nos entreprises. Ce sera une condition forte de survie face au marché, et surtout l’étape préliminaire à une nouvelle révolution qui sera informationnelle et qui rendra possible l’existence de l’information Intelligente et Autonome (IIA). Une information qui portera et fera évoluer ses propres lois et raisons d’être.   Et là nous ne sommes plus très loin du domaine de la science fiction, après tout il y a presque 100 ans naissait celui qui a définit les trois lois de la robotique, permettant une auto gouvernance robotique ; Isac Asimov.