« Aujourd’hui, la plupart des décideurs sont parfaitement conscients que leur environnement est fait de risques, d’incertitudes et d’opportunités. Mais s’ils ont cette forme de conscience instantanée, il leur est parfois difficile de quantifier et de qualifier les données pour les traduire en éléments facilitant leurs prises de décision, leur écosystème ayant tendance à devenir de plus en plus complexe. En conséquence, leurs perceptions sont parfois floues : tendances et besoins latents de leurs clients, mouvements de leurs concurrents, rapports de force qui régissent leur environnement d’affaire, capacités de leurs propres équipes, ou encore changements de cadre légal ou normatif.

Qu’ils soient à la tête de PME, de multinationales ou d’autres types d’organisations, l’enjeu pour eux est donc celui d’une plus grande maîtrise de l’information et des connaissances : non seulement pour devenir plus agile, conquérir des marchés, décider et innover avec une certain maîtrise, mais aussi pour renforcer leur capacité d’anticipation, notamment en matière de protection de leur patrimoine intangible (marque, réputation, brevets, personnel hautement qualifié, etc.). Pour cela, ils doivent transformer leur organisation, acquérir et utiliser des outils technologiquement évolués, mais aussi développer de vrais savoir-faire et inventer de nouvelles méthodologies.

C’est ici qu’intervient la notion fondamentale de gouvernance de l’information. Matérialisée sous la forme d’une instance indépendante au sein de l’entreprise, elle incarne la capacité de cette dernière à développer une vision d’ensemble sur des problématiques très diverses. Dans cette optique, les systèmes d’information ont un rôle évident à jouer, mais on comprend aisément que le facteur humain est lui aussi essentiel puisque l’intelligence – au sens anglo-saxon du terme – est une compétence collective. Seul un véritable management transversal et offensif permet de transcender les clivages internes pour apporter une vraie valeur ajoutée à l’ensemble de l’entreprise.

Cette dynamique peut être générée de façon fort différente d’une organisation à l’autre. C’est pourquoi les méthodes d’analyse et les mécanismes d’échanges ne sont pas figés. C’est aussi la raison pour laquelle il est important que l’instance soit soutenue par la direction générale. Par ailleurs, son rôle étant opérationnel, son apport doit être directement perceptible par ceux qui utilisent l’information comme matière première dans leur travail. Cette instance doit donc être capable d’intervenir de façon très pragmatique car c’est ainsi que son utilité sera mise en évidence.

L’instance doit aussi se montrer réaliste : son travail ne consiste pas à tout savoir sur tout, mais de rendre accessible une information précise, rare, et juste, au bon moment, auprès du bon décideur. »


NOTE : Cette tribune libre est extraite du livre blanc de la gouvernance de l’information.

Elle a été réalisée par Jean-Christophe Marcoux, Président du cabinet Keycide – www.keycide.com