• 1822_1920x1200Si les prédictions concernant ces prochaines années devaient se résumer en 3 mots-clefs, nous aurions : Transparence, Societal-centric, Data-responsable.
  • Si nous devions appeler cette période de l’histoire, nous parlerions de l’ère de l’information connectée.
  • Si nous devions faire une prédiction futuriste, nous pourrions faire une analogie entre notre évolution partie d’une bactérie, et celle d’une espèce en cours de création dont le plus petit élément serait l’information. A la seule différence que la dernière a comme référentiel temporel, celui de la dizaine d’année et non la centaine de milliers d’années que nous avons-nous !

Et si nous devions faire des prédictions plus proches de notre réalité, voici ce que je vous proposerais :

Data : nous allons nous dépassionner de la ‘Donnée’, et accélérer la revalorisation de ‘l’information’. Gouvernance des données et gouvernance de l’information prendront de l’importance. Que c’est difficile d’arriver à faire comprendre que la donnée ne vaut rien si elle n’est pas correctement contextualisée. Tout le monde est d’accord mais au premier projet venu, paf, tout le monde retombe dedans. Le data-centric reste aujourd’hui nombriliste, mais demain, de plus en plus vont relever le challenge de penser, et construire sur de l’information. La data ne sera d’une étape, au même titre que la technologie : indispensable mais non vitale. A ce titre la gouvernance de l’information va renforcer sa légitimité et nos organisations favoriser l’émergence de cellules ou personnes ayant le potentiel et les compétences de porter ce sujet. (Ornicar : CxO, instance, ..)

Pour les Données personnelles, une inversion de tendance commence à se créer, elle mettra plusieurs années à se réaliser. La donnée personnelle (information personnelle) devient la matière première à valeur ajoutée du XXIème siècle. Les personnes dans l’ensemble comprennent les enjeux qu’il peut y avoir dans son usage, pour le meilleure et pour le pire. La nouveauté arrive dans le fait qu’en contrepartie de l’usage qui est fait de ces données personnelles, une exigence s’implante vis-à-vis des consommateurs de ces données qui vont être obligés de faire preuve de transparence et communiquer leurs propres données personnelles (celles des entités sociales). Ainsi une société devra offrir une partie de ses données afin d’avoir la légitimé d’utiliser celles de ses clients, usagers, prospects. Cet échange tacite de données personnelles va favoriser l’apparition de tiers de confiance pour garantir un besoin de transparence et d’éthique d’usage des données, personnelles ou non. Que cela soit pour valider la (vraie) réputation d’une entreprise ou d’une personne, ou la valorisation de ce qu’elle produit. Au final, la notion de responsabilité sociétale prend toute sa dimension et s’applique de plus en plus aux personnes. Nous avions la RSE (entreprises), voici venue la RSP (personnes), les deux font la paire dont nous avons besoin pour marcher plus loin.

La cyber sécurité devient une discipline poussée, voire même un des centres majeurs d’efforts pour les 5 ans à venir. Nos organisations prennent conscience que la protection de leurs informations n’est plus une affaire technique ou matériel mais que c’est un enjeu majeur de sécu-sureté de l’information. Elle inclue un ensemble de sujets complexes, la culture, l’écosystème, la technologie, les risques, la stratégie de l’entreprise. Elle nécessite des compétences extrêmes qui font cruellement défaut aujourd’hui. Un responsable de la sécurité rattaché à une Direction des Systèmes Informatiques, n’a plus aucun sens s’il n’est pas piloté par la Direction Générale (pourquoi est-il encore à la DSI d’ailleurs !). Encore faut-il qu’il existe des personnes ayant cette capacité de transversalité. Une réorientation, renforcement des formations transverses, et une évolution forte pour de nouveaux postes de haut niveau est nécessaire. D’ailleurs, tout comme pour les personnes en charge de la gouvernance de l’information, puisque les enjeux sont les mêmes, et le travail complémentaire.

A ce titre l’ORNICAR de nos organisations, va trouver sa légitimité, après quelques années de tâtonnement. L’accélération de nouveaux rôles autour de l’information et/ou la donnée a fait apparaitre l’obligation de gouverner l’information et de la valoriser au mieux. Ces rôles vont évoluer, se rapprocher et trouver leurs places dans les années qui viennent. Le frein majeur sera dans la capacité des personnes impliquées à être capable de porter cette responsabilité complexe et transverse qui doit être multi expertise. Aujourd’hui elles sont très rares.

Les usages se développent, les doigts et les yeux ne suffisent plus pour satisfaire notre soif d’interaction (voulue ou non). L’odorat, le toucher s’élargi pour couvrir d’autres parties du corps et d’autre sens que celui mécanique d’appui d’un doigt sur une touche de clavier. Vont donc se développer de plus en plus d’autres moyens d’interactions de notre corps avec les outils : température, pression, vue interactive et augmentée, voire même la transmission de pensée (par radio). L’homme et la machine vont se rapprocher de plus en plus, seul échappatoire pour satisfaire notre instinct d’évolution. Seul hic, des usages plus complexes génèrent plus d’information, plus de risque et la nécessité de comprendre et sécuriser de façon globale l’ensemble des flux d’informations. Ce qui, de part la nature transverse de l’information, ne peut se faire sans gouvernance d’ensemble.

L’instantanéité et son rythme effréné restreint de plus en plus la société de consommation tel que nous l’avons connu après l’ère industrielle. Le niveau qualitatif faible pour un usage sur du court terme créé trop d’insatisfactions, d’inconforts, et même de peurs (que va devenir notre planète, et nous avec …). Nous prenons conscience que nos ressources ne sont pas infinies. Ce qui faisait la richesse d’hier devient une pauvreté d’aujourd’hui. Du coup, les attentes vont vers plus de qualité, mais pas trop … pour garder le choix de changer !. Ainsi nous devenons tolérant au jetable, du moment que sa qualité est assez forte pour que nous puissions l’apprécier affectivement sur le délai de son usage. Tout ceci demande aux entreprises d’augmenter le niveau de qualité et de coût de leur chaîne de valeur, et forcément mieux maitriser l’information qui alimente leurs processus tout comme celle qui leurs permets de mieux comprendre les évolutions du marché. Des démarches de gouvernance offriront cette maitrise globale de l’information et donc une amélioration, par effet levier, du niveau qualitatif globale de l’organisation, et une meilleure consommation de ressource. Donc un développement durable porté par le marché.

Au niveau des outils, les usages, l’instantanéité, les XData (open, big, …) vont imposer des évolutions majeures dans la façon dont l’utilisateur interagi avec la machine. L’interface devient intelligente, elle n’est plus dépendante d’une solution technique mais de la chaîne de valeur de l’entreprise. Elle s’adapte en fonction des usages de l’utilisateur et l’aide à réaliser sa tâche. Le prédictif et l’analytique font partie intégrante de ces nouvelles interfaces. Elles respectent le cycle de vie de l’information et à ce titre relaient les règles de gouvernance, laissant ainsi l’utilisateur se concentrer sur sa mission. Cette évolution majeure apportera à terme une facilité pour les nouvelles formes d’organisations, comme l’Holacratiehttp://labdsurlholacracy.com/bande-dessinee-holacracy. « Peu importe le rôle que j’endosse, les outils s’y adapte et me permettent de réaliser mon travail ». La sécurité et les règles de gouvernance de l’information sont naturellement intégrées et gérées par l’outil de façon dynamique. Bon, ok nous en sommes encore loin, mais cela vient !

Data, Information, usages, culture, organisation, notre environnement informationnel reste jeune et instable. Nous avons besoin de devenir autrement responsable car je suis persuadé que nous sommes en train de passer par un palier décisif qui construit aujourd’hui les fondamentaux qui créeront notre équilibre de demain. La capacité d’une organisation à bien gouverner son information est un des fondamentaux, peut être le plus important.